WILLIAM ELONG, UN "DRONE" CAMEROUNAIS… 28 ANS
Il y a des jeunes ‘officiels’. Diaspora ou non, il y a aussi des jeunes camerounais qui osent, sans encadrement, avant pendant et après…. William Elong en fait partie.

L'École de guerre économique est un établissement d'enseignement supérieur français, fondé en 1997, spécialisé dans l'intelligence économique qui s'intéresse au renseignement économique, défensif ou offensif, pratiqué dans un contexte de guerre économique et de mondialisation économique (cf Wikipédia).
William est bachelier à quinze ans et titulaire d’un double-diplôme de la Haute école de commerce de Yaoundé et de l’École supérieure de commerce de la Rochelle à 18 ans.
À 20 ans, titulaire d'un MBA, il est le plus jeune diplômé en stratégie et intelligence économique de l’École de guerre économique de Paris. Il n'a pas de background technique mais est un passionné de robotique.
William Elong créé en 2015 la société Drone Africa, et propose des services liés aux drones en Afrique dans le tourisme, l’agriculture, la météorologie, la cartographie…
Avec des composants importés, il assemble ses drones à Douala. Avec plus de 50 opérations de drones commerciaux réalisées il se lance dans la fabrication de drones au Cameroun. Avec Drone Africa et sa vingtaine d’employés, il réalise une première levée de fonds de 110 millions de F.CFA en 2015 et révèle au public les premiers drones fabriqués au Cameroun en février 2018.
Il propose trois drones phares : Algo, un drone à voilure fixe, avec une portée de 20 km et une autonomie de plus de 45 minutes ; Logarithm, un drone hexacoptère et Sanaga, un drone terrestre. Avec des caméras multi-spectrales embarquées, il propose des images en haute définition pour la cartographie, la prise de vue aérienne, l’agriculture.
Homme d’idées et d’action, le jeune entrepreneur vient d’ouvrir un incubateur pour porteur de projet à Yaoundé.
Et avec ses drones fabriqués localement, William Elong espère briser le complexe d’infériorité des jeunes Africains vis-à-vis de l’étranger. « La technologie est un cadeau du ciel qui n’appartient à personne, à nous de l’exploiter », affirme-t-il.
Will & Brothers, une société camerounaise d’ingénierie et de conseil, a dévoilé le tout premier drone fabriqué au Cameroun. «C’est la fierté du pays!» Selon Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des télécommunications et des postes, qui avait assisté à son dévoilement.
Will & Brothers a été fondé par William Elong, 29 ans actuellement : «Nos pays dépensent d’énormes sommes d’argent pour contracter des sociétés d’imagerie par satellite pour répondre à leurs besoins en matière de cartographie géographique ; l'utilisation de drones est beaucoup moins chère, rentable et plus pratique», estime-t-il.
L'entreprise fournit des images aériennes et des services à l'industrie touristique locale, lui permettant d'accéder à une «vision différente de la même réalité». La société propose également des services de cartographie aux agriculteurs et à d'autres, ce qui leur permet de déterminer plus facilement les dimensions exactes de leurs terres arables. Les agriculteurs peuvent aussi utiliser les services de Drone Africa pour des enquêtes sur le terrain et une gestion ciblée des cultures sur le terrain.
«Au Cameroun, les gens ont des terres mais souvent ne connaissent pas les limites de leurs champs. Notre service aide à déterminer cela », dit-il.
Depuis sa création il y a 5 ans, l'entreprise s’est développée à un bon rythme: elle compte désormais plus d’une dizaine d’employés, qui opèrent au Cameroun et depuis l'Allemagne, la France et Côte d'Ivoire.
Le challenge de W. Elong est de fournir des solutions sur mesure aux défis du développement socio-économique. Il s’agit aussi de doter les drones de la capacité de «détecter des personnes, des objets et des véhicules et d'identifier différents types d'animaux sur des sites spécifiques».
Né à Eboné dans le Moungo, cet aîné d’une fratrie de cinq enfants, est un surdoué dont les parents exerçaient dans le consulting et l’industrie pétrolière. Passionné d’informatique et d’astrophysique notamment, il se réfugie sur le web, où il étudie au hasard des sujets « par simple curiosité ».
« Je voulais étudier une science qui me permettrait d’allier la technologie, l’histoire, les affaires, l’investigation et la psychologie. Il ne me restait qu’une option : l’intelligence économique », explique Mr. Elong.
Apres ses études, il crée en France Will&Brothers, start-up orientée vers l’intelligence économique et l’innovation technologique : « Pour avoir des cartes de nos propres pays, nous devons aujourd’hui payer des sommes exorbitantes à des prestataires. Les drones peuvent également célébrer la beauté architecturale de nos villes ou couvrir des foires, des défilés, des événements qui valoriseront la culture locale à l’internationale. Après tout, l’image d’un pays est un élément décisif de son développement économique. J’aimerais que l’Afrique ait des yeux dans le ciel », propose-t-il.
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